Le slow made est-il parti pour durer ?

Après le slow food, le locavore, place au slow made. Voilà comment commençait cette conférence sur le slow made à laquelle j’ai assisté au salon Vivre Côté Sud. Quelle est cette tendance ? Comment se décline elle dans la déco ? Le slow made est-il vraiment fait pour durer ? Voilà les questions que je me suis posé et auxquelles j’ai essayé d’apporter une réponse.

Contrairement au lapin d'Alice, on ralentit et on prend le temps de lire la suite de l'article

Les origines du slow made

Dans « slow », il y a cette promesse de lenteur, d’essentiel, d’aller à l’encontre de la société de grande consommation, de fast food, fast fashion ou fast déco si elle existe.

C’est un professeur, Alastair Fuad Luke, qui a théorisé le slow design dans les années 2000. Il a théorisé ce mouvement, en réaction à l’invasion d’objets déco standardisés, régis par les lois de la production en grande série.

Plus en avant, le slow design faisait écho à la slow food, mouvement né dans les années 80 en Italie, en réaction aux produits de qualité qui étaient trop chers pour les gens modestes, qui devaient se contenter de produits nutritionnellement moins qualitatifs.

Mais, avant cela, je pense que l’on peut même remonter au mouvement « Arts & Crafts » (Arts & artisanat) dont l’une des figures de proue est William Morris. Ce mouvement est né à partir de 1860 en Angleterre pour faire écho aux préoccupations des artistes et artisans en recherche de véritables valeurs dans un contexte de révolution industrielle et de nouvelle organisation sociale.

Qu’est ce que le slow made ?

Le slow made ou le slow design est une nouvelle façon de penser, de privilégier le bien-être des hommes, le respect de la nature. C’est une philosophie de laquelle émergent des produits tenant compte du bien être des individus, de la société et de l’environnement. L’objectif est de créer des meubles et des objets pratiques, tout en encourageant la diminution des ressources humaines, économiques, industrielles et urbaines.

Le but de cette philosophie est de valoriser un art ancestral, redorer le blason des artisans et des métiers d’art. On mélange l’art, le design et l’artisanat. 

Finalement, le slow made c’est un ensemble de valeurs associées au processus de création.

Quelles sont les valeurs du slow made?

Le slow made va a l’encontre de la rapidité. Le temps est une donnée importante dans le processus de création. On est dans la lenteur, la réflexion du processus de créativité et de réalisation. L’objectif n’est pas de produire dans la rapidité une grande série d’objet, bien au contraire.

La notion de recyclage, upcycling ou durabilité est très importante. Il ne faut pas gaspiller de ressources: on peut créer tout en recyclant la matière, en la détournant ou en utilisant des matériaux robustes, durables, respectant la nature, l’homme et son environnement.

Les objets et les meubles réalisés sont simples et répondent à un besoin. Pas de surplus, pas d’excès, mais une envie d’aller à l’essentiel.

Enfin, l’envie de transmettre et de faire vivre les traditions sont très importantes dans le slow made; ce qui explique la mise en valeur d’artistes et artisans. Ils produisent en petites séries, et font vivre un savoir faire que l’on soit potier, céramiste, que l’on travaille le verre, le bois…

Et c’est parce que le slow made regroupe tant de jolies valeurs, en adéquation avec la recherche de sens dans ce que l’on consomme, ce que l’on vit, ce que l’on créé, que ce mouvement n’est pas qu’une tendance mais est appelé à durer.

Quelques exemples de Slow made ou slow design …

En matière d’architecture, un des exemples les plus connus dont je voulais vous parler pour y avoir été, est la High Line à New York. C’est une ancienne voie ferrée construite en hauteur qui n’était plus en activité et qui a été reconvertie en superbe promenade avec des endroits pour s’assoir, des plantes, des jardins. C’est superbe et ressourçant.

Tous les artisans sont pour moi des acteurs du slow made. Ceux que j’ai découvert lors du salon m’ont beaucoup plu: Anne Larouzé qui est une céramiste à la Tuilerie Bossy; Frederi Bernascolle, un coutelier installé à Aix-en-Provence (ébéniste de formation) et Charlotte Le Sturm-Meyer, qui créé et fabrique des vêtements à côté de Nîmes (Le vestiaire de Jeanne)… 

Le slow made est une vrai tendance de fond, qui est appelée à perdurer, et qui me parle réellement, comme beaucoup d’entre nous je pense. N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce mouvement? Et de ce que vous avez pensé de l’article?

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2 Commentaires

  1. 15 octobre 2019 / 8 h 18 min

    Très bon article!
    Ce côté respect me parle vraiment beaucoup dans le mouvement Flow. Prendre le temps aussi…
    (J’ai découvert par hasard ton blog et je l’aime énormément 😉 Je viens de l’ajouter dans mon flux Feedly pour continuer à te lire régulièrement 😉 )
    Belle journée,

    • Mathilde
      Auteur/autrice
      16 octobre 2019 / 21 h 23 min

      Merci beaucoup Julie ! ça fait super plaisir d’avoir un retour sur cet article, qui m’a permis de me poser sur ce concept.
      Je pense que beaucoup de gens vont vraiment aller de plus en plus vers cette philosophie de vie slow 😉
      ça me parle de plus en plus.
      Je ne sais pas si tu connais mais je te recommande le podcast « Simple & cité » qui parle de minimalisme dans le monde moderne!

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